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vendredi, avril 20, 2007

One million dies to make this sound

Deux heures.

C'est le temps qu'il faut au Silver Mont Zion Memorial Orchestra and the Tra-la-la band with choir (tu parles d'un nom) pour jouer 6 ou 7 morceaux, rappels compris. Une batterie, deux guitares, un quator à cordes.

Deux heures qui valaient bien de rentrer à pied après le dernier métro de Gorge de Loup jusqu'à Guillotière, en compagnie de deux inconnus transportés comme moi par ce concert.

Deux heures d'émotion et de rire... un très bon contact avec le public de la part de Silver Mt Zion, pas de prise de tête, de la convivialité, tout en sachant conserver la distance qui permet d'apprécier sans le désacraliser le spectacle qui se joue devant nos yeux. Un côté nettement plus rock que
GYBE!, sans doute dû à l'instrumentalisation nécessaire à un concert live, plutôt qu'à une écoute chez soi, sur la platine. Un côté rock qui allait même parfois jusqu'à rappeler fortement Led Zep au niveau chant et guitares, ce qui pourrait les faire qualifier de post-hard rock plutôt que de post-rock.

J'y suis allé seul, mais je noue très rapidement contact avec mon voisin, au look très marqué hip hop, qui se révèlera être un contrebassiste classique du conservatoire... on discute un peu musique, je lui file des tuyaux sur Sigur Ros quand ses références sont plutôt du côté de Steve Reich, Philip Glass, Terry Riley et, bien sûr, comme tout le monde dans la salle, Godspeed.

Un jeu de scène en accord avec la musique : minimaliste. On notera particlièrement celui de la violoniste, qui consiste à se tenir dos au public avec un débardeur et des hirondelles tatouées sur les omoplates. Hirondelles qui iront rejoindre tous les oiseaux que l'on retrouve constamment chez SMZ, sur les affiches, les pochettes de disque... J'ai découvert sur scène, parallélement au côté musical sombre et aux influences rock, une certaine touche hippie à laquelle je ne me serais pas du tout attendu. Le chanteur, donnant de la voix dans ses registres si particulier, n'hésitant pas, au sommet de ses chansons, à s'éloigner d'un ou deux mètres de son micro, créant un effet de distance amplifiée collant parfaitement... et derrière, la seconde guitare + les membres du quatuor faisant les choeurs, chacun sur un ton différent, rejoignant dans leurs voix les assonances des instruments.

Et puis, inutile de parler de la musique... un transport inégalé... Bien sûr, on entend Godspeed et les pontes de la musique minimaliste précités, bien sûr on entend led zep, mais on entend aussi en nettement plus grand public, Archive, Arcade Fire, le Kronos Quartet, Clint Mansell ou Mogwai. Et rapidement on ne les entend plus pour ne plus qu'entendre SMZ.

Climax du concert : sa fin.
"this song titles : One million dies to make this sound. It's about the one who loves music in a world where nobody loves music anymore..." Des moments de plaisir... Comme une litanie, comme une prière adressée aux muses, pour les remercier du don de la musique, des oeuvres humaines au cours du temps, méprisées, détruites, par un monde dénué de toute volonté de transcendance, de toute spiritualité. De la Beauté, DE LA BEAUTE, BORDEL ! Les larmes nous montent aux yeux...

Adieu du groupe. Rappel. "Blind blind blind, this is a song about getting drunk with some friends"... et on se rappelle le titre d'un de leurs album : this is our punk rock. Eh oui, pourquoi pas, il y a une once de punk dans SMZ. Bien sûr on n'aura qu'un seul morceau en rappel, mais quand les morceau durent un quart d'heure, comment se plaindre ? Adieu du groupe. "Our last show was terrible, people in the room were looking at us like monkeys in a cage, without understanding what we were doing. It was terrible. This night is so much better, you're wonderful, thank you..."

Rappel forcené de la salle. Qui dure. Qui ne vient pas. Qui monte enfin. Le groupe s'excuse, ils n'ont pas prévu de deuxième rappel. Ils cherchent à jouer un de leurs vieux morceaux, tentent de se mettre en place, de se rappeller les uns aux autres les structures complexes du morceau, ratent un premier départ... "We are professionnal music players, and we will give you the professionnal show you deserves..." Ce sera la chanson God bless our dead Marines, rapidement reconnue par une partie du public qui explose de joie. Adieu définitif du groupe, il est 00h25, les lumières se rallument, je me presse vers le métro, trop tard... je chope donc deux personnes repérées au concert et dans la même situation que moi, nous rentrons à pied, silencieux un temps, encore dans la musique. Je suis content qu'aucun d'entre eux ne brise le silence avec un "c'était trop bien, hein ?" qui m'aurait forcé à lui mettre une beigne.

Une surprise : le public. Des cinquantenaires, là ça ne me surprend qu'à moitié, à une population très jeune, 14 ans peut être... tous styles représentés, gothiques et faux gothiques, métalleux, trash, hard core, hip hop, décontracté, quelques costards, quelques néo-hippies, quelques amateurs de chanson française propres sur eux... un seul absent : l'indie boy propret à mèche et au pantalon cigarette... Il était sans doute au concert de plasticine. Si de voir tellement de djeunes présent peut redonner foi en la jeunesse, il reste nécessaire de se rappeler que ce n'est que d'une certaine jeunesse qu'il s'agit, et que la majorité continue de croire que les Libertines sont une révolution...
Une autre surprise : il régnait effectivement dans la salle une certaine tension sexuelle ; c'est toujours le cas lors des concerts, on ne peut le nier, mais là, il y avait quelque chose de plus, de très sensuel, de très doux, de très aimant, qui prenait racine dans la communion de tous avec chacun à travers le média proposé sur scène. La cristallisation de l'énergie dévastatrice de la pureté maintenue, domptée et sculptée par la maitrise des instruments et le rapport d'amour et de respect révérencieux et réciproque du public et du groupe.


Allez, un point noir, car il en faut toujours un : le bar au fond de la salle, avec quelques personnes qui discutaient très fort, même quand les morceaux atteignaient leur paroxysme en terme d'intensité, quand on ferme les yeux, que l'on décolle de sa place pour voler au dessus des têtes et se lover au coeur du violoncelle, sous les micros des guitares, derrière l'épaule du batteur possédé par le démon...

Et un regret : que mon frère et que quelques amis et connaissances choisies n'aient pas pu partager ce moment avec moi...

EDIT : vous trouverez au lien ci-dessous le concert à télécharger en MP3. Merci à Ubik.
http://ubiklain.free.fr/live/asmz2/ASMZ%20Grnd%20Zero%202007-04-19.html



samedi, mars 24, 2007

Ceci n'est pas une histoire du rock... ça avance... 307...

*Wynonie Harris / Good Rocking Tonight (USA) 1948
*Fats Domino / The Fat Man (USA) 1949
*Ike Turner & The Kings of Rhythm / Rocket 88 (USA) 1951
*Bill Haley & The Comets / Rock around the Clock (USA) **** 1952
*Elvis / That's all right Mama (USA) **** 1954
*Big Joe Turner / Shake, Rattle & Roll (USA)
*Hank Ballard & The Midnighters / Work with me, Annie (USA)
*Bo Diddley / Bo Diddley (USA) 1955
*Little Richard / Tutti Frutti (USA) *** 1956
*Buddy Holly / Modern Dom Juan (USA) ***
*Carl Perkins / Blue Suede Shoes (USA) ****
*Gene Vincent / Be Bop a Lula (USA) ****
*Jerry Lee Lewis / Great Balls of Fire (USA) *** 1957
*Eddie Cochran / C'mon Everybody (USA) ***
*Ritchie Valens / La Bamba (USA) **** 1958
*Chuck Berry / Johnny B. Goode (USA) *****
*Roy Orbison / Only the Lonely (USA) **** 1960
*The Shadows / Apache (UK)
*The Beach Boys / Surfin' USA (USA) **** 1963
*The Trashmen / Surfin' Bird (USA) ***
*The Kinks / All day and all of the night (UK) ****
*The Zombies / She's not there (UK) ***** 1965
*The Beatles / Help! (UK) *****
*Bob Dylan / Like a Rolling Stone (USA) *****
*Wilson Pickett / In the Midnight Hour (USA)
*The Animals / Don't Let Me Be Misunderstood (UK)
*The Sonics / The Witch (USA)
*The Troggs / Wild Thing (UK) 1966
*The Seeds / Pushin' Too Hard (USA)
*The Yardbirds / Shapes of Things (UK)
*The Monkees / I'm a Believer
*The Lovin' Spoonful / Summer in the City (USA)
*The 13th Floor Elevators / You're Gonna Miss Me (USA)
*The Jimi Hendrix Experience / Hey Joe (USA) ***** 1967
*Jefferson Airplane / White Rabbit (USA) ****
*The Electric Prunes / I had too much to dream (last night) (USA)
*Pierre Henry / Psyche Rock (FR) ****
*The Nice / Thoughts of Emerlist Davjack (UK) ****
*The Turtles / Happy Together (USA) ***
*Cream / Tales of the Brave Ulysses (UK) ****
*Buffalo Springfield / For What It's Worth (USA)
*The Velvet Underground / Venus in Furs (USA) *****
*The Doors / The End (USA) *****
*The Band / Chest Fever (USA) 1968
*The Rolling Stones / Jumping Jack Flash (UK) ****
*Steppenwolf / Born to be wild (USA) *****
*Soft Machine / Hope for Happiness (UK) ****
*The Shaggs / Philosophy of the World (USA)
*Captain Beefheart & his Magic Band / Ella Guru (USA) 1969
*Led Zeppelin / Dazed and Confused (UK) ****
*Taste / What's Going On (IRL)
*Janis Joplin / Piece of my Heart (USA) ****
*Creedence Clearwater Revival / Bad Moon Rising (USA) ***
*King Crimson / Epitaph (UK) ****
*MC5 / Kick Out the Jams (USA) ***
*David Bowie / Space Oddity (UK) *****
*The Stooges / I Wanna be Your Dog (USA) *****
*Grateful Dead / Ripple (USA) **** 1970
*The Guess Who / American Woman (CAN) ****
*Tim Buckley / Song to the Siren (USA)
*The Shocking Blue / Venus (Pays Bas)
*Spirit / Nature's Way (USA)
*Emerson, Lake and Parker / Lucky Man (UK)
*Black Sabbath / Paranoid **** (UK)
*Alice Cooper / I'm Eighteen (USA) 1971
*The Who / Baba O'Riley (UK) ****
*Rod Stewart / Maggie May (UK) ***
*Yes / Yours is no Disgrace (UK) ***
*Can / Paperhouse (ALL) ****
*Serge Gainsbourg / L'Hôtel Particulier (FR)*****
*Neu! / HalloGallo (ALL) ***** 1972
*Neil Young / Words (Between the Lines of Age) (CAN) ****
*Blue Öyster Cult / Cities on Flame with Rock and Roll (USA) ****
*Deep Purple / Smoke on the Water (UK) ****
*Lou Reed / Satellite of Love (USA) ****
*T Rex / 20th Century Boy (UK) **** 1973
*Roxy Music / Do The Strand (UK)
*The New York Dolls / Personality Crisis (USA)
*Brian Eno / Needle in the Camel's Eye (UK) *****
*Tom Waits / Old Shoes (& Picture Postcards) (USA)
*The Eagles / Desperado (USA)
*The Doobie Brothers / Long Train Runnin' ****
*Supertramp / Dreamer (UK) **** 1974
*Roger Glover & the Butterfly Ball / Love is All (UK) ****
*Queen / Bohemian Rhapsody *****
*The Ramones / Blitzkrieg Bop (USA) **** 1975
*Patti Smith / Land (USA) *****
*Pink Floyd / Shine on you crazy diamond (part 1) ****
*The Residents / Swastikas on Parade 1976
*The Modern Lovers / Roadrunner (USA)
*Tom Petty & the Heartbreakers / Breakdown
*Television / Venus 1977
*Talking Heads / Psycho Killer ***
*The Jam / In the City
*Fleetwood Mac / Go your Own Way ***
*Ian Dury & The Blockheads / Sex & Drugs & Rock'n Roll (UK)
*Iggy Pop / Lust for Life *****
*The Damned / New Rose (UK)
*Sex Pistols / Anarchy in the UK ****
*The Buzzcocks / Orgasm Addict ***
*Ram Jam / Black Betty ***
*Wire / Outddor Miner 1978
*Toto / Hold the Line ****
*The Cars / Moving in Stereo
*Blondie / Heart of Glass ****
*Kate Bush / Wuthering Heights *****
*The Police / Roxanne *****
*The Clash / London Calling ***** 1979
*The Knack / My Sharona ***
*Frank Zappa / Joe's Garage (USA) ****
*Van Halen / Dance the Night Away (USA)
*Kiss / I was made for loving you (USA) ***
*AC/DC / Highway to Hell (Australie) ****
*Motörhead / Overkill (UK) ***
*Simple Minds / Life in a day (UK)
*Marianne Faithfull / Broken English (UK)
*The B-52's / Planet Claire (USA)
*Joy Division / She's lost control (UK) ****
*Bauhaus / Bela Lugosi's dead (US) ****
*XTC / Making Plans For Nigel
*The Feelies / Loveless Love 1980
*Téléphone / Argent Trop Cher (FR) ***
*Iron Maiden / Running Free (UK)
*Dead Kennedys / Kill the Poor (USA)
*Venom / Live Like an Angel (Die Like a Devil) (UK)
*Minor Threat / Straight Edge (USA)
*Black Flag / T.V. Party (USA)
*Stray Cats / Stray Cat Strut (USA)
*Oingo Boingo / Just a lad (USA)
*Killing Joke / Follow the Leaders (UK)
*Siouxsie & the Banshees / Spellbound (UK) ****
*The Cure / A Strange Day (UK) **** 1982
*Cocteau Twins / But I'm Not (UK)
*Duran Duran / Rio (UK)
*The Misfits / Astro Zombies
*Bad Brains / Don't need it
*Savage Republic / Procession
*Elvis Costello & The Attractions / Man Out Of Time
*Prince / Little Red Corvette
*ZZ Top / Gimme all your lovin **** 1983
*Suicidal Tendencies / Institutionalized
*U2 / Sunday Bloody Sunday (IRL) *****
*Tears For Fears / Mad World ***
*The The / This is the day (UK) *****
*Echo & The Bunnymen / The Killing Moon (UK) **** 1984
*The Smiths / Hand in Glove (UK) ****
*Dead or Alive / You Spin me Round (UK) ****
*Bruce Springsteen / Born in the USA (USA) ****
*Bryan Adams / Summer of 69 ***
*Megadeth / Mechanix
*Slayer / Necrophiliac
*Bathory / Total Destruction
*Stormtroopers of Death / Speak English or Die
*Dire Straits / Brother in Arms ****
*Marillion / Kayleigh
*The Jesus & Mary Chain / Just Like Honey (UK) ****
*Die Ärzte / Ist das Alles ? (ALL)
*Europe / The Final Countdown
*Helloween / Ride the Sky
*Metallica / Master of Puppets (USA)
*Anthrax / Lone Justice
*Celtic Frost / Inner Sanctum 1987
*Joe Satriani / Surfing with the Alien
*Aerosmith / Dude (looks like a lady) (USA) ***
*Midnight Oil / Beds are burning (Australie) ***
*Sonic Youth / White Cross
*Loop / Straight To Your Heart ****
*New Order / Your Silent Face
*Nick cave and the Bad Seeds / Mercy Seat 1988
*The Sugarcubes / Birthday (ISL)
*Ministry / The Land of Rape and Honey
*Bad Religion / Forbidden Beat
*The Pixies / Where is my mind ? (USA) *****
*Traveling Wilburys / Handle with Care
*The Church / Under The Milky Way (Australie)
*The Go-Betweens / Was There Anything I Could Do ? (Australie)
*Jane's Addiction / Jane Says
*Sound Garden / Flower
*Mano Negra / Mala Vida (FR) **** 1989
*Treponem Pal / The Black Box (FR)
*Noir Désir / Les Ecorchés (FR) *****
*Faith no More / Epic (USA)
*Urban Dance Squad / Deeper Shade of Soul (Nederland)
*Living Colour / Love Rears Its Ugly Head 1990
*Sinead O'Connor / Nothing Compares 2 U (IRL)
*The Scorpions / Winds of Change (ALL) ***
*Pantera / Cemetary Gates
*GWAR / Sick of You (USA) ***
*Prong / Your Fear
*Steve Vai / For the Love of God
*Alice in Chains / Man in the Box
*The La's / There She Goes (UK)
*My Bloody Valentine / Sometimes 1991
*Slint / Breadcrumb Trail
*R.E.M. / Losing my religion (USA) *****
*Guns 'n' Roses / November Rain ****
*Sepultura / Desperate Cry
*Nirvana / Lithium (USA) *****
*Pearl Jam / Alive (USA) ****
*Red Hot Chili Pepper / Give it Away (USA) ****
*Spin Doctors / Two Princes (USA) ***
*Ugly Kid Joe / Everything About You (USA) 1992
*Rage Against the Machine / Killing in the Name *****
*Nine Inch Nails / Wish *****
*PJ Harvey / Dress ****
*4 Non Blondes / What's up ? *** 1993
*The Breeders / Cannonball (USA)
*Crash Test Dummies / Mmm Mmm Mmm Mmm (CAN) ****
*Better Than Ezra / Good (USA) ***
*Blur / Star Shaped (UK)
*Suede / Animal Nitrate (UK)
*Yo La Tengo / I Heard You Looking (USA) ****
*Lenny Kravitz / Are you gonna go my way (USA) ****
*Death / The Philosopher
*Tool / Sober ****
*Green Day / Basket Case **** 1994
*NOFX / Linoleum ***
*Edwyn Collins / A Girl Like You ****
*Weezer / Undone - The Sweater Song (USA) ****
*dEUS / Via (BEL) ****
*Jeff Buckley / Dream Brother (USA) *****
*The Cranberries / Zombie (IRL) ***
*Skunk Anansie / Selling Jesus ****
*Stiltskin / Inside ***
*Oasis / Supersonic (UK) ***
*Offspring / Come out and play (USA) ****
*Rancid / Timbe Bomb *** 1995
*The Presidents of the USA / Lump (USA) ***
*Foo Fighters / This is a Call (USA) ****
*Alanis Morissette / You Learn
*Spain / Untitled #1 *****
*The Notwist / Another Planet
*Pulp / Common People (UK) ****
*Supergrass / Caught By The Fuzz (UK) ****
*K's Choice / Not an Addict ****
*Throwing Muses / Snakeface (USA)
*The Smashing Pumpkins / 1979 *****
*Nada Surf / Popular **** 1996
*Crowded House / It's only natural ***
*Fiona Apple / Criminal (USA)
*Beck / Devils Haircut ****
*Eels / Novocaine for the Soul ****
*The Brian Jonestown Massacre / Jesus ****
*Godspeed You Black Emperor! / The Dead Flag Blues (CAN) *****
*Gastr Del Sol / Hello Spiral (USA)
*KoRn / Adidas
*Marylin Manson / The Beautiful People (USA) ***
*Apocalyptica / The Unforgiven ***
*Manowar / Courage (USA)
*Angra / Carolina IV (BRA)
*Symphony X / The Accolade (USA) 1997
*The Verve / Bitter Sweet Symphony ****
*Radiohead / Paranoid Android (UK) *****
*Grandaddy / Nonphenomenal Lineage ****
*Prodigy / Firestarter ****
*Deftones / My Own Summer ****
*Mass Hysteria / Respect to the Dancefloor (FR)
*Rammstein / Du Hast (ALL) ****
*Oomph / Gekreuzigt (ALL) *** 1998
*At The Drive-In / Napoleon Solo ****
*Blind Guardian / Time Stand Still (at the Iron Hill) (ALL) ***
*Rhapsody / Emerald Sword (ITA)
*Nightwish / Sacrament of Wilderness (FIN)
*Theatre of Tragedy / Lorelei (NOR)
*The Jon Spencer Blues Explosion / Give Me A Chance
*Garbage / Push It (USA) ****
*The Cardigans / My Favourite Game (SWE) ***
*Placebo / Every You Every Me ****
*Hole / Celebrity Skin (USA) ****
*Mercury Rev / Goddess On A Hiway (USA) ****
*Death in Vegas / Dirge ***** 1999
*Sigur Ros / Ny Batteri (ISL) ****
*Mogwai / Christmas Steps (UK) ***
*Venus / White Star Line (BEL) ****
*Muse / Muscle Museum (UK) ****
*Incubus / Drive ***
*Creed / Higher (USA) ***
*AFI / God Called In Sick Today (USA)
*Queens of the Stone Age / Feel Good Hit of the Summer (USA) *** 2000
*Black Rebel Motorcycle Club / Whatever happened to my Rock&Roll *****
*The Hives / Hate To Say I Told You So (SUE)
*The Dandy Warhols / Get Off ****
*Ghinzu / Dolly Fisher (BEL) ***
*Coldplay / Shiver (UK) ****
*A Perfect Circle / 3 Libras (USA) ****
*Nevermore / Dead Heart In A Dead World (USA)
*Devin Townsend / Kingdom
*Lacuna Coil / When a Dead Man Walks (ITA) 2001
*Within Temptation / Mother Earth (Nederland)
*Tristania / Wormwood (NOR)
*System of a Down / Chop Suey ! (USA) ****
*Punish Yourself / Let's build a station in space (FR)***
*!!! / Feel Good Hit of the Fall
*Tenacious D / Tribute (USA)
*Gorillaz / Clint Eastwood (UK) *****
*The Strokes / Someday (USA) ****
*Interpol / Precipitate
*A Silver Mt. Zion Memorial Orchestra & Tra-la-la Band / Take these hands and throw them into the river (CAN)
*Explosions in the Sky / Have you passed through this Night ? (USA)



Avec leur participation et mes remerciements :
EDIT : je retire à la demande de certaines d'entre eux leurs noms, et j'en profite pour faire une mise à jour de la playlist.



vendredi, décembre 15, 2006

Jeudi soir... non, Vendredi matin, 02h48. J'écoute les Solo Piano de Philip Glass. La série des 5 Metamorphosis, suivi de Mad Rush et de Wichita Sutra Vortex. A ces pianos suivront des concerto pour violon, toujours de Glass.

Je ne pensais pas que cette musique me remuerait autant. J'aime beaucoup ce que fait Philip Glass. Je l'ai découvert par le disque Glassworks, et mon intérêt à vraiment été piqué quand Karl Biscuit utilise explicitement le travail de Glass dans son Office des Longitudes.

Après des nuits consummées par Pink Floyd, je pensais avoir vécu un été tardif dans mes nuits, et être enfin entré dans l'hiver. Rien à faire, me voilà reparti dans ces nocturnes escapades, de ballets en cinémas, de théâtres en bars... Merci à Pierre-E. pour le Look Bar, d'ailleurs. Ou enfermé chez moi m'excluant farouchement du monde, à m'abreuver d'une sainte musique ou d'écrits sacrés. Je pensais pouvoir profiter de la lumière du jour à mesure que ce dernier diminuait. Rien à faire, Philip Glass donne la condamnation finale aux jours à venir, et donne sa forme, son reflet, sa couleur à la nuit que ces éclats de soleil entrecoupent.

Concilier Easy Rider et Bienvenue à Gattaca, ma Scrambler Voyager et la Nef des Fous, une non-histoire du rock et un piano solitaire. La Heroes Symphony de Philip Glass, main dans la main avec David Bowie et Brian Eno. Comprendre enfin Berlin, Berlin l'enchanteresse. Revoir Florence, la dynastie des Visconti-Sforza, reprendre contact avec les Hospitaliers de Malte, étudier les nuances de violet, de mauve et d'indio, même, dans le ciel recouvrant les toits de Lyon à une heure où toute lumière pourrait se croire bannie.

Enter le Faune. Le mien. Je suis son mortel.

« Et peut-on savoir quel est ton nom ?
-Appelle moi comme tu veux, j’ai déjà eu tant de noms…
-Tu parles d’un cliché. Je déteste les clichés.
-Je les adore. Mais je comprends du coup pourquoi tu détestes ta vie.
-Je ne déteste pas ma vie. Je me pose des questions. Et tu n’as pas répondu à la mienne. Tu n’existes pas, il n’y a aucune explication rationnelle à ton apparition, à ton discours et à cette discussion. Tu n’es sans doute qu’une hallucination, une projection de mon inconscient, de mon esprit fatigué.
-Si tu veux. Une projection de ton inconscient. Pas terrible comme nom. Tu ne peux pas me donner un vrai nom ? Quand on m’appelait Faune ou Ange, je trouvais que ça avait plus de classe. Enfin, à chaque époque ses divinités et ses superstitions, je suppose.
-Superstitions ? Bien, au risque de te décevoir je ne considère ni la psychologie ni la théologie comme des éléments de superstition. Mettre les anges au même niveau que les faunes, c’est gonflé.
-Je suis plutôt gonflé, comme type, à ce qu’il paraît, ça me va.
-J’ai quand même du mal à croire que mon inconscient mette au même niveau les émanations de l’Un divin et des constructions mythologiques primitives.
-Primitif toi-même. C’est peut-être alors que je ne suis pas le fruit de ton inconscient, comme tu veux me faire croire que tu le crois.
-Cette conversation prend une tournure bizarre…
-Elle l’est. Tu es en train de parler avec quelqu’un dont tu réfutes l’existence matérielle. On a vu plus commun, comme situation. La faute à qui, je te le demande ? Reconnais mon existence, et la situation sera déjà moins incongrue. »

...

« Je te sers quelque chose ?
-Volontiers.
-Tu as une préférence ?
-Aucune, comme toi.
-Normal.
-Si tu le dis. »

« De la bière ? Tu me surprends, c’est d’un vulgaire.
-Tu n’y connais rien, reste dans les profondeurs crasses et animales de mon psychisme, veux-tu ? Ou alors si tu dois vraiment en sortir, fais-moi confiance pour ce qui est des mondanités. La bière, c’est le fin du fin, en ce moment. N’oublie pas : la guerre c’est la paix, l’esclavage c’est la liberté, la rudesse c’est le raffinement.
-J’ai connu un type qui avait à peu près écrit ça. Il avait aussi écrit que l’avenir était un visage écrasé par une botte. Il ne s’était pas tellement trompé.
-Avoir lu Orwell ne signifie pas que j’ai connu Orwell.
-C’est de moi dont je parlais.
-Mais toi c’est moi ; si tu dis avoir connu Orwell, c’est que j’ai connu Orwell, or ce n’est pas le cas. Donc tu mens, tu n’as pas connu Orwell.
-Peut-être, effectivement, que c’était juste pour faire un bon mot, ou te montrer que j’avais saisi la référence. Peut-être aussi que ton postulat de base est erroné, et que je ne suis pas toi. Je le répèterai bien encore deux trois fois, mais je pense que ce serait inutile.
-Effectivement. Mais je suis prêt à jouer le jeu, si ça peut te faire déguerpir. Si tu es une part de moi, je serais obligé de te supporter tant que je n’aurai pas trouvé comment à la fois me tuer et me survivre. Si tu es un autre, me débarrasser de toi me devient beaucoup plus facile.
-Je vois que tu reviens à la raison et acceptes de voir les choses en face.
-Je m’en éloigne bien au contraire, et je décide de fermer les yeux sur les incohérences.
-C’est précisément cela, regarder la vérité en face, non ? »
Question éludée d’un geste de la main.
« Alors baptisons toi, puisque tu n’es pas moi. Tu parlais de faune tout à l’heure, j’aime beaucoup cette image du faune. Je me faisais justement l’observation qu’elle revenait en force dans l’imaginaire collectif actuel. Alors pourquoi pas dans mon imaginaire personnel.
-Je te rappelle que je ne suis plus un produit de ton imaginaire, même pour toi.
-Permets-moi de te corriger : tu es en train de ne plus l’être. Mais le cordon n’est pas encore complètement coupé.
-Je ne l’ai jamais objectivement été, ton insistance à me croire fruit de ton esprit devient irritante.
Geste d’excuse fatigué. « Pardonne moi, et mettons ça sur le compte de la fatigue. Comment veux-tu t’appeler ?
-Je te suis reconnaissant de me demander mon avis. Mais seuls les créateurs sont à même de se nommer eux-mêmes. Je ne suis pas un créateur, je ne suis qu’une créature.
-Et l’homme libre, il ne se nomme pas, lui ?
-Je dirais d’abord que la frontière entre le créateur est l’homme libre est plus que ténue, et je te demanderai ensuite de me désigner un homme libre, n’importe lequel, dans la foule des êtres qui composent l’humanité passée, présente et à venir.
-Joker. Et puis d’abord, quelle utilité auras-tu d’un nom, Faune ?
-Il me définira. Il me permettra de me faire faire des papiers, de rentrer définitivement dans ton monde, et d’y agir complètement, d’y déployer ma puissance.
-Quelles trivialités.
-La vie est faite de trivialités. Et de clichés aussi, mais tu m’as déjà dit que tu n’aimais pas ça.
-Encore un cliché.
-Ce qui tendrait à me donner raison, tu ne crois pas ?
-Tu ne m’auras pas aussi facilement, manipulateur à la manque. » Un silence. « Tu sais ce qui me dérange le plus dans ton apparition ? Je suis actuellement en train d’essayer d’écrire quelque chose, quelque chose de vrai, une histoire, une fiction. Oui je sais, je dis partout que je n’écris pas, que je n’écris plus, que je ne veux plus écrire, que je n’ai jamais écrit, mais c’est tout le contraire, je crève d’écrire, et ce qui me dérange le plus, disais-je… Ce qui me dérange le plus, c’est que dans le récit que je rédige, le personnage principal se trouve confronté à deux personnages parachutés sans explication, qui vont être les éléments qui vont permettre à ce même personnage principal d’exposer la situation sous ses divers aspects au lecteur. Tu me suis ? Bon. Ce qui me dérange, c’est que tu arrives dans ma vie plus ou moins de la même façon, sans explication, sans définition, sans nature autre que celle de ton rôle à remplir dans le récit de ma vie. Un élément déclencheur qui précède sans aucun doute la krisis débutant l’action du roman de ma vie.
-Je te remercie. Après m’avoir nié toute réalité, tu l’acceptes finalement, mais uniquement pour la limiter à la relation que j’ai avec ta personne. A t’entendre, je n’aurai jamais existé avant qu’un supposé récit n’ait besoin de moi, ce récit te prenant comme personnage principal. Te rends-tu comptes de l’incroyable égocentrisme dont tu fais preuve ?
-Tu ne dis pas que j’ai tort.
-Si tu ne veux pas l’entendre entre les mots, je peux te le dire directement : tu as tort."

Chaussures de sport usées et sales, chaussettes noires, jean noir, chandail noir... Chandail ? on utilise encore ce mot, me demande-t-il amusé ? les manches confortablement remontées jusqu'au coude, les mains enfoncées dans les poches, le sourire calme et moqueur, esl yeux marrons, la peau mat, et bien sûr, les cheveux roux, épisse tignasse d'où sortent, enroulées sur elles-mêmes, deux cornes de bouc. Le Faune me contemple et attends. Je ne comprends pas ce qui a motivé sa venue, je ne sais pas comment le faire quitter les lieux. Je ne sais même pas si j'en ai l'envie, ou si je désire qu'il reste. Peu m'importe, c'est la fatigue, qui commence à se transformer en euphorie, qui l'emporte.

Ca ne devrait pas être l'inverse ?
-Plaît-il ?
-Tu as un corps humain et une tête mythique. J'ai toujours cru que les faunes dans ton genre avaient des jambes de bouc et une tête humaine.
-C'est une erreur. Notre corps, et a fortiori nos pieds et nos jambes qui touchent la terre, est ancré dans la matérialité. C'est notre esprit qui suit une raison mythologique.
-Mythologique ?
-Mythologique. C'est notre âme qui est sauvage, primale, éthérée.
-Sauvage, primale et éthérée ? J'aurai dit que l'éthéré est léger et raffiné, plutôt que violent et animal.
-C'est parce que tu n'as jamais contemplé la puissance des alizés qui soufflent en haute altitude. Croit moi, l'ether n'est pas vraiment de tout repos. La brutalité glacée de cet environnement est bien plus proche de la folie que toute la furie développée par la terre ou le feu.



mercredi, novembre 29, 2006

(Death in Vegas / I Spy)
*Finir de couper, mixer et réarranger Romeo & Juliet.
*Décrocher les affiches qui datent de 5 ans sur les murs du couloir.
*Imprimer et afficher chez moi les textes.
*Recommencer à les afficher dans la rue.
*Continuer la non-histoire du rock.
*Continuer Tout a commencé.
*Continuer C'est l'histoire d'un mec.
*Terminer As You Like It.
*Terminer Brooklyn Follies.
*Faire sauvegardes sur DVD.
*Graver et imprimer pochette de "Pink Floyd : une sélection en 80 minutes".
*Réviser Nosfell avant le concert.
*Etablir le budget argent et temps du projet Vers l'Orient!.
*Recherches Archives municipales de la Police, sous-série sur les libraires et imprimeurs.
*Régler fucking papiers administratifs.
*Finir De Préférence.
*Retroconversion bibliothèque sur informatique ?
*Dimanche : Par Toutatis !
*Passer au Musée de l'Imprimerie.
...



lundi, novembre 06, 2006

Je m'écoute The Great Gig in the Sky de Pink Floyd en boucle...

Il est tard, c'est l'hiver, mes doigts sont gelés, et je ne sais pas pourquoi j'ai envie d'ecrire ici. Quand j'ai envie d'écrire je prends un crayon et un bloc, ou bien je lance un traitement de texte quelconque. Mais là précisément, c'est ici que j'avais envie d'écrire. Cela fait maintenant un mois que je suis bien revenu à fond sur Pink Floyd, avec quelques entrefilets rock des années 90, Mundy, Steelskin, les Smashing Pumpkins, Hole, Crowded House, Grandaddy, K's Choice, Pearl Jam, j'en passe et toujours bien sûr Radiohead et la mise en application de la théorie des 17 secondes. Les Pink Floyd, l'impossible Best Of...

J'ai assez peu écrit cet été, finalement. Je ne parle pas d'écrire ici, puisque ce site est mort, je le rappelle, même si en bon site mort, j'y reviens de temps à autre. Non, je parle d'écrire pour moi, des bouts de fictions, des bouts de procrastination, d'introspection, des phrases qui tapent, quelques réflexions volées au vent soufflant sur ma Méditerranée, aux nuits étoilées de la terrasse de Cannes, à la chaleur étouffante de la chambre de Lyon, à la fatigue enivrante des rues de Paris. L'écriture de l'été, celle de la Nuit. Je me suis un peu rattrapé en septembre, mais rien de plus. Des choses importantes, certes, encore sous le coude, à enrichir, développer, rejeter, reprendre. Mais pas beaucoup de choses.

Et cette musique de Pink Floyd, c'est typiquement ce qui peut déclencher cette envie de taper le clavier. De couper le micro. De n'être plus qu'une oreille. La voix de Clare Torry qui s'élève dans la noirceur de la nuit, devant le tissu du piano... rah...

Je ne sais pas pourquoi j'avais envie d'écrire ici. Je n'ai pas de réflexion à livrer, pas de commentaire d'oeuvre qui me vienne en tête, rien. Je peux bien me forcer à chercher quelques questions qui hantent les recoins de ma conscience actuelle, l'envie que je croyais pouvoir étouffer avec le temps et l'âge de prendre la moto et de filer vers l'Est et le Sud, le questionnement de ma place dans cette société, mes questionnements et les quelques réponses que j'ai en tant qu'homme, en tant que personne attaché au savoir, à la vérité, à la beauté, en tant que chrétien... Est-ce que ça vaut le coût, tout ça, que je m'énerve ? Que j'agisse ? N'est-ce pas la plus terrible des défaites que de se laisser emporter dans une action qui me demandera d'être de mauvaise foi ? N'est-ce pas la plus terrible des faiblesses que de me refuser à l'action, que de refuser les sacrifices imposés par la vérité et la beauté ?

Je me rends compte en cherchant un peu sur mes durs que j'ai supprimé (ou que je ne retrouve pas) quelques textes datant de cet été. Des questions sur l'héroïsme. Des questionnements sur ce qui est digne de se battre. On m'a beaucoup reproché l'emploi de ce verbe, se battre. On l'a souvent mal compris. Comment m'en défendre ? C'est bien celui que j'ai utilisé. Je l'utilise pour l'action proactive, clairvoyante, volontaire, raisonnée et passionnée. Je fais du combat quelque chose de positif. Le combat n'est pas la guerre. Ai-je raison d'utiliser le combat dans un sens positif ?

Mes listes d'A VOIR et d'A LIRE grossissent et perdent du poids au fur et à mesure que je lis, vois, et découvre ce qu'il me faut, ce que je désire lire et voir. Le temps passe et cette liste me permet de le mesure bien mieux que la montre que je ne porte plus au poignet, que les calendriers que je n'épingle plus sur mon mur.

On me présente chaque semaine, sinon chaque jour, les images d'une vie active et bien remplie, je dis bien bien remplie et pas juste beaucoup remplie. Je la vois, je cligne des yeux, et je me replonge dans mes livres, dans mes films, dans mes disques. On me tire parfois de grotte, nettoyée et redécorée pourtant, pour un repas, une fête, un petit voyage... trop courts, toujours trop courts.

Faust, Faust, Faust... mon éternel déchirement. Elle ne pouvait pas le savoir, elle ne pouvait pas mieux tomber. Ou peut-être qu'elle savait, après tout. Je ne suis un mystère pour personne.

Mes frères ont trouvé le bonheur, mes pairs trouvent le confort. Je reste égal à moi même, vélléitaire et pusillanime, et pourtant inébranlablement confiant dans le fait que le monde entier conspire à ma réussite... Juste que c'est à moi de mettre le dernier terme, chaque jour, à cette conspiration toujours renouvelée.



mardi, juin 20, 2006

Un truc que j'ai écrit il y a un certain temps mais qui a suffisamment d'importance pour que je veuille le conserver. J'utilise donc le plus gros disque dur du monde : Internet.

À tous les âges, finalement, on croit savoir, tout en se disant qu’on ne sait pas. Enfant, on découvre, et l’on pense être les premiers à découvrir. Adolescent, on découvre, on sait n’être pas le premier, on sait qu’il reste de choses à apprendre, mais on pense avoir compris la base, l’essentiel (Death in Vegas / Neptune city). On a vécu l’expérience de la mort, de l’amour, la souffrance, le combat, le repos, la joie, la compassion, la haine, la colère, le désir, la raison, la puissance et la faiblesse, la trahison, les honneurs et l’injustice. On s’est remis en cause, on s’est questionné soi et le monde, et parfois, on a réussi à se trouver quelques réponses. On a appris suffisamment pour savoir qu’il nous reste beaucoup à apprendre, mais on a vécu, et l’on est devenu des êtres à part entière, et non des produits manufacturés, valorisables et consommables. (Gotan Project / Criminal) Et puis on sort de l’adolescence et on perd encore quelques illusions, on se porte encore quelques coups pour ressentir le bouillonnement de la vie dans nos corps, la source qui commence déjà à se tarir, si tôt, si vite, on comprend enfin que l’on n’est pas immortel. Et puis les crises des décennies se succèdent, trentaine, quarantaine, cinquantaine…

Quel que soit notre degré de maturité, rien ne viendra remplacer la valeur du nombre des années.

On croit savoir. Là encore, en écrivant ces lignes, je dis ce que je crois savoir, et je me retrouverai, dans sept ans, à écrire mes nouvelles désillusions. Et puis, sont-ce vraiment des désillusions ? N’est-ce pas tout simplement le monde qui change ? La question se pose habituellement dans l’autre sens, on pense que c’est le monde qui change, et on se rend finalement compte que c’est surtout nous qui changeons, qui laissons notre être passé comme autant de peaux mortes derrière nous. Tout notre corps se transforme en permanence, il n’est pas une seule de mes cellules qui n’existait déjà il y a quelques années. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, mais quand bien même le fleuve ne changerait pas, on est jamais deux fois la même personne, purement physiquement, indépendamment de tout état d’esprit.

(Mano Solo / Je n’y peux rien) Dans ma naïveté, la dernière en date, je croyais savoir ce qu’il en était de l’amour. J’avais vécu le coup de foudre, l’amour de la foi, l’amour de mon prochain, l’amour de ma personne, l’amour filial et fraternel, j’avais vécu l’amour enfantin et les amours adolescentes, et j’en étais sorti, puis j’ai commencé à construire un amour adulte, fait de passion, de complicité, de courage, de compromis et de foi en l’avenir, d’efforts et d’envies, pour me réveiller un matin et me demander ce que je faisais là, à la place d’un autre, au côté de celle qui n’était plus ma moitié mais qui était devenue une excroissance. (Serge Pesce / Plateaux et Lou Reed / Take a walk on the wild side) Et je n’attendais alors plus rien. Je pensais avoir tout appris et d’abord que s’il est un domaine où il n’y a rien à comprendre, où il est impossible et surtout vain d’expliquer quoi que ce soit, c’était celui des sentiments humains en général et amoureux en particulier. J’avais appris qu’on trouvait quand on ne cherchait pas, là où on ne cherchait pas, ce que je savais déjà, mais que le nombre des années ne m’avait pas enseigné au cœur de ma chair. Ma vie a suivi son cours, et je me suis dit que la souffrance de la solitude avait été le prix à payer pour rester honnête, droit, fidèle à ce que je tenais pour valable. (Miossec / Les gueules cassées) Hors de question de partir en quête effrénée de l’âme sœur, de jouer à nouveau le jeu d’un autre, même inconsciemment. Hors de question de m’abaisser à cela et d’abaisser une éventuelle partenaire à ce niveau.

Et une fois de plus, j’ai découvert que je ne savais rien, que je n’étais qu’un crétin ignorant, sûr de lui et peureux, préférant se retirer à régner sur son âme plutôt que de se rendre à l’évidence, que je faisais l’expérience, encore une fois renouvelée (Java / Hawaii), du désir et de l’amour. Deux idées pourtant qui peuvent sembler opposées, quand Platon crie Eros, Virgile murmure Amor et Augustin professe Caritas. Et des trois, toujours, j’avais mis l’Amor au sommet. Persuadé que j’étais qu’il nous était aujourd’hui interdit, impossible, de vivre les expériences du désir de nos ancêtres, je cousais moi-même mes paupières pour ne pas voir ce que j’avais sous les yeux.

La vérité, c’est qu’à nouveau, j’étais amoureux. A nouveau, non pas dans le sens « encore une fois », mais bien « d’une nouvelle façon », d’une façon non pas nouvelle en réalité, mais inconnue à moi. J’étais amoureux, je suis amoureux, je me fais violence pour avouer le verbe au présent, à la façon d’un poète italien, bête et transi, buvant chaque seconde de vision et d’entretien, oral ou épistolaire, en présence de l’être aimé, d’un amour si intimement lié à la souffrance que c’en est une fureur. (Cowboy Junkies / To love is to bury) J’aime tellement naïvement que mes rêves sont réellement peuplés de sa personne et que le réveil est une cruelle désillusion ; je me sens tellement pathétique à écrire et vivre cela, mais aussi quel contentement, quelle source de joie ineffable ! Dans ces rêves j’ignorais, j’ignore encore à l’heure où j’écris ces lignes, si mon aimée m’aimait en retour, plus que le jeu de l’amour c’est celui du désir, celui de l’Eros reconnu et élevé par l’Amor, rapproché de l’Un, Principe et Source, qui était joué. Les ambiguïtés de notre relation, qui me faisaient souffrir lors de mes phases d’éveil, disparaissaient dans ces rêves, laissant la place à une éphémère et ébouriffante certitude ; et pire encore, l’absence de ces ambiguïtés (T Rex / Cadilac) qui me plongeait dans un abyme de désespoir, était remplacée par des questions muettes et des réponses en regard, se cherchant, se trouvant parfois, trop rapidement, trop tardivement.

A écrire ces mots, je suis prêt à rire de moi. Et à me voir en train de rire, je suis encore plus enclin à me moquer. Quoi ? Qui est ce drôle, ce rustre, cette brute, qui se permet de rire des émois de l’amoureux transi, de celui qui contemple en silence sa belle dame sans merci ? Quelle sorte de barbare est-ce là, celui qui ne vit dans un monde fait que de formules mathématiques, Archive / Pulse) de phénomènes physiques, de réactions chimiques et de pattern psychologiques ? Qu’il aille à l’étable avec ses semblables les animaux, celui qui est dépourvu d’âme. Il vivra une vie faite de coït et de nutrition, en se prétendant bon vivant. Assez sur lui.

Je suis muet devant sa beauté, frappé par son regard, son esprit, je suis un être misérable et faible mais me sent plus fort que dix mille hommes quand enfin son regard croise le mien, quand sa main touche mon poignet… et tellement inutile, tant je sais, enfin, crois savoir, que ce n’est pas cela qu’elle cherche, que les dernières flèches à s’être plantées en son sein étaient cruellement barbelées (Clap your hands say yeah ! / Over and over again), et ont déchiré plus que leur part de chair. Ma folie est telle que je suis heureux de l’imaginer amoureuse d’un autre, si cela au moins pouvait lui donner à nouveau foi en ce merveilleux sentiments, quel que soit le visage et la forme qu’il empruntera pour elle.

Je suis aujourd’hui prêt à entendre toutes les chansons d’amour les plus niaises, prêt à dire les mots les plus stupides du plus mauvais des poètes, pour avoir un seul instant sa tête contre mon épaule, ou seulement un de ses regards rempli de joie et de vie, ou un tête à tête de quelques instants à pouvoir parler avec elle, ou juste l’écouter.

L’amour a fait de moi une loque, et j’aime ça. J’en rirais. J’en ris. J’en ris car toute la souffrance et l’amertume cumulées qu’il me vaut n’arrivent pas à la cheville du moindre atome de bonheur et de félicité pure que j’en retire (Seatbelts / Gotta knock a little harder). Et j’en ris car, quand bien même je n’en goûterai pas une once de bonheur, j’ai la chance de faire cette expérience unique peut-être, nouvelle et merveilleuse pour moi, et que ma vie jusqu’à cet instant me semble aujourd’hui dénuée de toute valeur.

Peu importe ce qui ressortira de cette histoire, aujourd’hui enfin, je peux vivre, et le crier à la face du monde. Je suis vivant, je suis un, je souffre et je jouis, je ressens, j’exprime, je suis ballotté par les vents, je suis un fétu de paille dans la tempête du monde, je n’ai aucun contrôle, je n’ai enfin plus aucun contrôle sur mon âme et mon esprit, et aujourd’hui enfin je peux contempler la Beauté, la Vie et le Visage de Dieu dans tous les êtres faits de la lumière de ce monde. Je rends grâce aux étincelles de ses yeux qui m’ont fait entrevoir la fulguration divine, et peu importe que cette foudre m’illumine ou me consume.

Je vis, à nouveau, enfin.


Paris, 05/06/2006



dimanche, février 12, 2006

(Peter Gabriel / Before the Night Falls) C'est amusant parce que j'ai quitté ce blog il y a un bail, sur le morceau Sympathy for the devil, des Stones. Ce qui est amusant, ce n'est pas que je revienne sur ce blog sur le même morceau, vu que comme vous pouvez le constater, là tout de suite, c'est du Peter Gabriel. Ce qui est amusant, c'est que je retombe dessus alors que je suis dans une grosse période rock & pop des années 70 dont, évidemment, les Stones. Voilà, ça ne vous semble pas très amusant, mais moi ça m'a fait sourire, et comme me l'a rappelé une amie alors que je me posais des questions quant au rythme du texte que j'écrivais : on s'en fout du lecteur. Merci Litanie (c'est l'amie en question, suivez un peu).

Pourquoi je reviens ici, d'ailleurs, sur les lieux du crime ? Réfléchissons.

Et non, en fait, ne réfléchissons pas. Parce que pour réfléchir, il faut un miroir, et que je n'en ai pas. La pilosité qui encadre la partie inférieure de ma face en est la preuve. Alors laissons tomber.

Pas mal de choses ont changé depuis mon dernier passage ici. Et d'abord, moi (on parle d'autre chose, parfois ? Non, il me semblait bien). J'ai été courageux, j'ai été lâche, j'ai été joyeux et triste, j'ai vécu et suis mort, petits bouts par petits bouts, et ai vécu à nouveau, pour recommencer à mourir... La routine, quoi. Une fois de plus, je me retrouve au bord d'un précipice. Et uen fois de plus, l'angoisse me saisit. Impossible de revenir en arrière. Oserai-je avancer dans le vide ? Je l'espère, et finalement, je n'aime pas me dire que je n'ai pas le choix, alors...

Alors je me tourne vers la spumeuse alacrité du Valet de Coupes et, y tirant mon énergie, j'allonge la jambe... on verra bien...



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