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jeudi, mars 25, 2004

Brad Mehldau / West Hartford

Pas de blog cette semaine. Dispersion en cours.



vendredi, mars 19, 2004

(Coltrane / Blue Train)

On me taxe souvent d'anti-parisiannisme primaire. Bon, ce n'est sans doute pas complètement faux, y'a qu'à voir le sous-titre de cette page. Néanmoins, si ce n'est pas complètement faux, cela implique également que ce n'est pas complètement vrai.

Et la première chose que je remet en question, c'est le "primaire". Je serais curieux de savoir ce qu'est un anti-parisiannisme secondaire. Peut être que ça collerait plus avec mon comportement. Ensuite, il est absolument faux de dire que je n'aime pas Paris. J'aime beaucoup Paris. C'est sans aucun doute une des plus belles villes de France. Ce que je n'aime pas, c'est les parisiens. Que les parisiens ne le prennent pas mal, j'ai le même sentiment avec Nice, Marseille, Bordeaux, Aix, Poitiers ou Orléans. Alors que c'est le contraire avec des villes comme Lille, Rennes, Dunkerque, Nancy ou Metz ; les villes m'insupportent mais on trouve des gens. Et il y a les exceptions comme Nantes, Lyon, Troyes... où on arrive à se satisfaire des deux (H.-F. Thiefaine / Les dingues et les paumés).

Quelqu'un avançait dans mon entourage l'hypothèse suivante : toute l'histoire de France n'est que l'opposition entre Paris et la Province, avec Lyon à la tête de l'opposition provinciale. Pourquoi pas Marseille, Toulouse, Nantes... ? Toujours selon la même personne, parce que ces villes n'en ont rien à faire de Paris, qu'elles n'ont jamais eu le statut de capitale comme Lugdunum l'a eu, puis Lyon capitale de la Résistance dans la Zone Libre. Sans compter le refus de la Terreur révolutionnaire.

A la limite Avignon, qui a abrité un certain nombre de papes, pourrait également se targuer d'un passé lui permettant de s'opposer à la capitale. Sauf qu'Avignon est aujourd'hui ville agonisante, et que les papes qui y étaient nommés étaient aux plus ou moins aux ordres des rois de France, à l'époque déjà installés à Paris (Morcheeba / The Great London Traffic). A l'étranger des villes francophones commes Bruxelles ont su s'émanciper, par une succession de meneurs de rebellion, bien avant et bien après Van Artevelde (me souvient plus de son prénom... Jakob ?).

Je ne parlerai pas de Paris et le désert français, c'est pas le propos et ça touche à un autre domaine. L'antagonisme Paris/Lyon (je garde l'exemple de Lyon pour désigner la Province selon la théorie de mon ami, personnellement je ne suis ni Lyonnais ni Parisien) semble prendre racine dans quelque chose de plus profond. Paris qualifie souvent Lyon de ville bourgeoise. Faut croire que Paris n'est jamais allé à Bordeaux, véritable ville bourgeoise, et véritablement, elle a également soigneusement évité certains quartiers populaires de Lyon. Lyon taxe souvent Paris de superficialité. Evidemment elle a autant tort que sa concurrente, nul n'est besoin de démontrer la richesse et la profondeur de Paris. Même Nice, capitale de la Côte d'Azur, et à ce titre parangon supposé de superficialité, n'atteint pas le degré de légèreté que Lyon attribue à Paris.

L'antagonisme viendrait d'un mode de pensée profond, attaché aux pierres, attaché à l'histoire. Paris est entrée de plain pied dans l'ère moderne, rationnelle et traumatisée, il y a de cela plusieurs siècles, en "sautant des étapes" historiques. Lyon est restée dans un mode de pensée antique, voire archaïque, dans le même temps, et a suivi une histoire beaucoup plus nuancée, une évolution plus graduelle, grâce à sa position même de non-capitale. Alors forcément quand on célèbre le progrès, l'antique c'est énervant. Et aujourd'hui où l'arrogance du monde moderne vient à se casser les dents, Paris a perdu quelque peu de sa superbe, et Lyon se dresse toujours. (Kenji Kawaii / Log In) Sauf qu'aujourd'hui on sort de ça, que Lyon a oublié ses origines et s'efforce de ressembler à la capitale, et que la capitale, consciente de ses erreurs, corrige le tir.

L'évolution graduelle de Lyon lui a évité les divers traumatismes qu'a connu la capitale. Pour changer le pays, il fallait changer la capitale. Et celui qui contrôlait la capitale contrôlait en théorie le pays, et ce depuis la moitié du Moyen-Age. Paris a été "démolie" et reconstruite maintes fois, et c'est là ce qu'on peut appeler traumatismes. Pour être toujours à la tête du pays, à la pointe, il a fallu régulièrement faire des bonds en avant. Alors que les autres villes n'avaient pas à assurer une telle place, et ont suivi leur cours plus simplement. Ce qui ne veut pas dire qu'elles n'ont pas connu une histoire mouvementée. (Lhasa / J'arrive à la ville) Paris a fait s'entrechoquer en son sein de nombreuses périodes, des époques différentes. Ces chocs ont provoqués des étincelles, de la lumière, des coups de génie, des coups d'audace, et aussi des coups de poings, des coups de feu. L'étincelle est celle qui pousse l'artiste à créer et l'architecte à construire, mais c'est aussi celle qui déclenche l'incendie, celle qui fait que le roi lève l'ost, et que le juge condamne à mort.

Ailleurs, on a plus ou moins bien resisté à ces ondes de chocs. La Provence, le Languedoc, sont des régions qui ont réagi comme elles réagissent toujours : on dit oui, oui, et on fait ce qu'on a à faire, tranquillement ("ils sont fous ces parisiens" a succédé à "ils sont fous ces romains"). Des zones fortement influencées par le pouvoir central, comme la Normandie, la Picardie, la Loire, le Centre, les Charentes, voire le Nord, ont suivi tant bien que mal. Et les autres ont refusé qu'on les bouscule. Lyon/Dijon, St Malo/Nantes/Rennes/Vannes, Strasbourg/Nancy, ont du être matées autrement. C'est là que sont nés les conflits, (Mano Solo / Canal du Midi)parce que dans ces endroits on a pas voulu presser l'Histoire, on pas voulu être pressé par l'extérieur.

L'Histoire n'est pas fini. Le conflit non plus. Alors que Paris était encore récemment aux mains des Templiers, Lyon reste une ville où nul n'a l'avantage, et où tous sont puissants.



jeudi, mars 18, 2004

(Thomas Fersen / Le Bal des Oiseaux)

Cri d'un ami espagnol... incompréhensible pour moi qui suis aussi doué pour els langues vivantes que pour la sculpture sur glace. En fait je n'ai jamais essayé la sculpture sur galce si ça se trouve je suis très doué, c'est un mauvais exemple. Bref. Un cri, donc, commençant vaguement par "foe, foe" et une petite gigue. Quand je demande explication de la joie de Javier, le joyeux madrilène, à Manel, le sombre catalan (sombre parce qu'il est brun et ténébreux, pas parce qu'il est triste), ce dernier me réponds "il a dit : "il est parti, il est parti, le moustachu !""

J'en déduis que la Gauche a gagné en Espagne, succédant en cela à l'Allemagne, l'Angleterre et fut un temps, la France. On verra si les changements qu'ont depuis connus ces trois pays se confirmera par celle de l'Espagne. D'un coup, là, je me rends compte d'un truc. J'ai été mis au courant du résultat des élections en Espagne par un espagnol, de vive voix. Pas par la télé que je n'ai plus, pas par une radio que je n'écoute que peu, pas par internet et pas par des journaux papiers que je n'achète pas. D'une certaine façon, ça me réconforte (Bénabar / Adolescente).

Parce que dans mes crises de misanthropie aigue, j'envisage parfois l'ermitage...

"(L, hurlant) : Mais qui es tu, Marc ?! Qui es tu, pour te permettre de t'extraire de la société des hommes ? Qui es tu, pour te permettre de juger l'humanité sans t'y inclure ?" Art, toujours. On va finir par croire que c'est ma seule référence. Non, je vous rassure, c'est juste ma favorite.

Je crois que j'ai toute les qualités requises pour l'ermitage, c'est un voie qui me satisferait pleinement. J'ai du mal à supporter mes semblables dès qu'ils sont plus de 1 ou 2 autour de moi, je sais cultiver un potager raisonnablement, j'ai une certaine aspiration (souvent déçue certes) à la spiritualité, (White Town / Your Woman... so 90's !)je ne me rase que peu, et je ne vous parle même pas d'une quelconque vélléité d'aller chez un tiffeur. Etre seul, se retrouver à soi même, ne penser à rien, juste se laisser vivre.

Les obstacles majeurs : Etre seul ; en ce moment, je préfère être à deux avec ma Fulgurance que seul. Et plus généralement même si la société des hommes me rend amer, j'aurai du mal à me passer de ceux qui me sont proches. J'aurai du mal, mais je pense y arriver. Mon ego suffirait certainement à me contenter. Autre obstacle : je n'arriverai aps à penser à rien. Je n'arrive plus à penser à rien. Ou je n'y arrive que trop rarement. Mon cerveau mouline en permanence, ressasse, retourne, pédale... dans le vide parfois. Dans la choucroute, aussi. Mais jamais il ne cesse. Très désagréable quand vous essayez de vous endormir (Sigur Ros / Track 09 dont j'ignore le titre). Et la musique... pourrais je me satisfaire du seul chant de l'eau sur les pierres, du vent dans les arbres, des animaux ? Je ne pense pas. Pas à vie.



mardi, mars 16, 2004

(Java / 6/8)

Bon ben j'avais écrit un long truc, et j'avais même reglé le problème du concert de Air, et paf le bug, donc je n'ai pas envie de retaper. En revanche je vais vous mettre du Java, parce que c'est vraiment trop bon... Pour ceux qui ne connaissent pas, sans la musique ça ne vaut rien, mais y'a tout ce qu'il faut sur leur site, quelque chose comme Javasite.com



vendredi, mars 12, 2004

(Björk / Bachelorette)

Décadence qui serait, si je reprends vaguement, un retour à la barbarie. Conception cyclique de l'Histoire (pas du temps, notez) pour ceux qui auraient mal lu Friedrich N. Mais bon, pipeau que tout cela. La raison nous préserve de ce retour aux pratiques barbares qui sont vraisemblablement patchénou. Sympa, la raison, décidément.

On continue donc tout droit, je ne dirais pas tout droit dans le mur ça serait trop facile, et je ne suis pas (plus ?) pessimiste. Je pense à un processus un poil plus complexe, mais pas des masses non plus, faut quand même que ça reste à la portée de mes neurones. L'Histoire est, nous l'avons déjà évoqué plus tôt, le déploiement d'une structure triple : Dieux, Héros, Hommes. Avec ces trois blocs, trois modes de pensée. Une pensée qui nous échappe complètement et dont on ne sait plus rien, appelons-la la pensée primale, celle qui a engendré ou été engendrée par le monde des Dieux. Puis les Géants se rebellent contre les Dieux et nous amènent à l'âge des Héros (Me1 / La La La, Hey Hey), avec un langage et une pensée que nous appellerons poétique.

Poétique ne veut pas dire que c'est le souk, il y a une logique poétique. Poétique parce que créatrice, le grec *poiein tout ça. Poétique en tant que pensée et langage de l'agir, du mouvement, de l'acte, du souffle. Quitte à faire, on pourrait aussi trouver une physique poétique, une politique poétique, etc. C'est la pensée archaïque qui abolit l'espace que nous, hommes modernes, nous connaissons entre le signifiant, càd le mot, et le signifié, càd l'idée. Le symbole n'a pas à être expliqué dans ce monde là. Il nous est devenu incompréhensible.

Pour nous les idées ne sont plus des symboles, mais des représentations. Il y a quelque chose derrière. Il y a un sens à débusquer. La main d'Apollon qui coupe une montagne en deux n'est que l'expression d'un phénomène naturel de gel et de soleil. Ca nous amènera aussi à tenter de décrypter la nature. Et là, plus rien de poétique ou de créateur. En revanche, l'invention, ça oui. La découverte. Le constat. L'analyse, la pensée rationnelle, mais plus l'agir. L'âge des hommes (Afro-Celt Sound System / Colossus). Si on reste dans la perspective qu'on avait choisi au début du post précédent, c'est à dire celle de Vico, le point de passage de l'âge des héros à l'âge des hommes, c'est Homère. L'Iliade est Héroïque, l'Odyssée est Humaine. Ulysse est moins archaïque, antique, héroïque, actant, qu'Achille.

Mais après ? Après l'âge des Hommes ? Y'a-t-il un après, d'ailleurs ? Une guerre atomique, et un univers post-apo pour les survivants ? Mad Max ? Ou un développement infini ? Une extinction de l'espèce ? Chaque âge prend racine dans l'âge d'avant. Les fondements de notre âge des hommes, c'est les mythes. Ces mythes constituent un fond commun à toute l'humanité. Ils sont le lien entre tous les hommes, même quand c'est un lien de haine. Le mythe était au coeur de l'âge des Héros.

La raison est au coeur de l'âge des Hommes. C'est donc avec elle que l'on doit essayer de déterminer cet "après". Bon. Mais y'a plus vil, plus fin encore. L'Histoire est malgré tout un retour, toujours (Mano Solo / Des pays). De temps en temps, les mythes reviennent. De temps en temps, des echos se font. Imaginez une spirale : c'est l'Histoire. Tracez une ligne droite qui part du centre et qui coupe toute les couches. Tous les point touchés seront des échos de la "couche" d'avant au même niveau. Je sais pas si je suis clair. Pour reprendre Homère, on peut en trouver un écho chez Dante. Et encore après, chez Tolkien, pourquoi pas. Idem dans les domaine qui ne relèvent pas de la littérature. Donc pas de problème pour l'Après. On retapera dans un âge des Dieux.

Après tout, pourquoi pas ? Ca mettrait Malraux d'accord avec tout le monde : "le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas." Ca colle, non ? Oui mais. Il semblerait qu'à un moment, on ait glissé. Il semblerait qu'à un moment, l'homme ait eu suffisamment de pouvoir sur lui même et sur le monde pour sortir de cette spirale. Reprenez votre spirale. Reprenez là où vous vous êtes arrêtés. Et tracez une grande ligne droite, une tangente qui se casse, qui sort de la spirale. Un moment où on est sorti du retour.

Le XXe siècle. Le siècle de tous les excès, comme le titrait je ne sais plus quel bouquin d'histoire. (Daft Punk / Aerodynamic... je hurle et je reviens... désolé ce morceau me fait toujours cet effet) Et bien sûr plus précisément dans le XXe siècle les deux boucheries mondiales, et tout ce qui s'en est suivi comme idéologies, comme courants de pensées... Ou, comme on dit chez moi, la mierda. Pas la peine de traduire, je suppose. Et là se repose la question de l'Après. Comment vivre après le XXe siècle ? Y'en a beaucoup qui sont encore prêts à croire qu'on peut revenir à un âge des Dieux dans la situation actuelle ? Pas moi. On s'est cassé, on a pris notre destin en main sans trop quoi savoir en faire. On est sorti de la cellule et on se retrouve au bord du précipice sans trop savoir quoi faire.

On a vu comment la civilisation avait émergé de la barbarie. Mais une fois au sommet, pourrait il naître une seconde barbarie ? Je tourne en rond, me direz-vous. Non, car je parle bien de seconde barbarie, il ne s'agit plus de la barbarie de la force, de la violence, dont on est sorti, mais d'un nouveau type de barbarie. Une barbarie de la reflexion. Pas une décadence, du tout. Une destruction progressive mais inéxorable des fondements mythique de nos sociétés, avec des hommes intelligents mais individualistes. Ou plutôt, individualistes CAR intelligents. Et oui, on s'en tire mieux (Rage Against The Machine / Killing in the name, bien sûr... tu tombes bien toi) en laissant les autres crever, en ne s'occupant pas de ces boulets que sont les autres. Cette conclusion est le simple produit de la raison. De la raison nue, simple, débarrassée des scories des mythes. Les hommes individualistes car ils ne sont plus liés entre eux par les mythes.

La raison est une stratégie d'égoïsme. On aboutit à une destruction d'autrui par chacun, un nouvel état de guerre... et pas poétique du tout, pas créateur de quoi que ce soit. Et tombe la question : cette barbarie de la reflexion, est elle dans la spirale ? Ou s'en écarte-t-elle définitivement ? Tout cela va-t-il aboutir à une nouvelle spirale ? Toutes ces spirales, liées par des dérapages incontrôlés, forment elles une spirale géante ? Une fractale ? C'est rassurant de le penser. Les choses restent ainsi en ordre. Mais en réalité ? Aucun moyen de le savoir. Et très franchement, je suis pas sûr d'avoir envie d'essayer pour savoir.

En vérité, en vérité, je vous le dis, on a intérêt à sauver les mythes, et pas qu'un peu (Bénabar / Porcelaine... et le temps que je rêvasse, une antiquité : Oasis / Whatever).



jeudi, mars 11, 2004

(Weather Report / Volcano for hire)

Il faut sauver les mythes (en pull over me répondront certains).

Bon je vais énoncer un certain nombre de trivialités et de banalités, mais on part toujours de ça, non ? Feel free to say no...

Prenons l'Histoire du Monde. Ouais, on part d'un truc relativement simple, je sais. Optons pour une division vicienne de cette même histoire : Temps des Dieux, Temps des Héros, Temps des Hommes. Inutile de préciser que nous sommes en plein temps des hommes, et depuis un bon moment déjà. On observe dans cette évolution des temps deux-trois trucs importants : développement de la langue articulée, séparation des mots exprimants et des idées exprimées, et plus globalement, développement de la raison... La liste est longue encore, mais ça, ça nous suffira. Tous ces facteurs sont entres autres ce qui nous a fait sortir des âges barbares pour tenter d'accéder à la civilisation. Sauf les Etats-Unis d'Amérique, mais c'est un autre problème.

Au fur et à mesure on développe donc la raison, la philosophie et les sciences suivent tranquillement leur cours (Les Hurlements de Leo / Une Danseuse), zen. Mais quand même l'irrationnel reste très présent, les mythes, les symboles, les superstitions, etc. Sur ce débarque Descartes. Il ne fait pas dans la dentelle et fournit une méthode qui flingue toute conception mythique et toute envie de symbole. Bon, dans son contexte et parce sinon sa méthode ne marche que moyennement, il garde Dieu. Sympa. Tout le monde s'extasie, la raison c'est le top, on en use. Certains disent même qu'on va en abuser.

Et de fait, on en abuse. Tout le monde se retrouve d'accord que le plus horrible dans la Shoah ce n'est pas tant le nombre de morts que la terrible efficacité rationnelle, que la pensée froide avec laquelle ça a été mis en place. Idem pour les systèmes à l'Est sous Staline : les systèmes ultrarationnelles écrasent les individus, les broient. Je reste dans le commun, on est bien d'accord.

Bon mais, là, si on veut s'attaquer à la raison, on se heurte à un argument des plus exacts : ces monstruosités ne sont pas le fait de la raison même, c'est uniquement l'usage qui en est fait (Massive Attack / Spying Glasses) par certains qui arrive à ce résultat. Et bon, mine de rien (gisement épuisé), c'est assez correct comme objection. Faisons une pause dans notre étude de la raison et revenons à l'Histoire.

A part Hegel, les religieux comme St Augustin et Nietzsche quand il est optimiste, la plupart des historiens ou les penseurs de l'histoire en viennent tous à formuler une crainte bien compréhensible : après la civilisation, la décadence, le retour à la barbarie. Thèse largement appuyée par toute une frange d'historiens avant les années 70 pour qui le Moyen Age était obscurantiste au possible et que heureusement que y'a eu la Renaissance, sinon fouyaya, je vous raconte pas le souk. Merci les gars, malgré vous on a réussi à trouver pas mal de points positifs dans cette période (ces périodes plutôt), et même que les gens peuvent être heureux et pas complètement stupides avec un système féodal. Tant pis pour les idéologues.

Décadence, donc. Alors revenons à la raison, qui nous fait avancer, selon cette belle idée de progrès qui nous a fait tant de bien jusqu'ici. Sauf que je continuerais ça plus tard dans la mesure où je suis à la bourre.

En espérant que j'aurais pas oublié ma thèse d'ici là... Notons bien que ça concerne les mythes.



mardi, mars 09, 2004

(Denez Prigent / Kerenvor)

Vers l'infini et au delà... l'expérience continue.

J'ai toujours placé Hans Jonas dans mon Hit Parade des auteurs dont je rejoins la pensée. Et paf aujourd'hui je tombe sur les écrits d'un type qui descend
Le principe responsabilité (Même pas je vous dis A LIRE, j'ai l'impression de tout le temps parler de ce livre) en flammes. Mauvais point, ça m'a énervé. Bon point, ça m'a fait repenser à ce que je pensais.

Jonas aurait il eu tort ? Je ne peux me résigner à cette idée. La lecture des écrits de ce Denis m'a cependant fait apparaître une chose : il y a encore des marxistes convaincus, et dont la mauvaise foi n'a d'égal que l'espoir, ce qui d'une certaine manière les honore. Comment puis-je concilier l'idée que l'utopie est dangereuse, thèse soutenue par Jonas et que je partage, et qu'elle est en même temps indispensable, thèse marxiste... que je partage aussi ? Faudra que je me décide à lire Le principe espérance de Bloch.

Peut être le problème vient il du parti pris de Denis qui amalgame utopie et idéalisme. C'est sans doute cela (Toto / Hold the Line). L'utopie est dangereuse, et l'idéalisme est indispensable. Denis fait l'amalgame à tort, et cet amalgame lui permet de flinguer l'oeuvre de Jonas. A moins que Jonas lui même ne fasse l'amalgame ? Auquel cas je ne peux plus me résoudre à le citer comme celui dont je m'inspire en grande partie.

Il serait peut être plus juste de dire que Jonas tire d'Heidegger ce que je trouve correct, qu'il est une apporche judicieuse d'Heidegger, un angle de vue correct, adéquat à ce que j'essaye de penser. Pour déterminer cela, il faudrait encore que je finisse Etre et Temps de ce bon vieux Martin. Autant dire réaliser l'impossible.

Toujours est il que Jonas a au moins une idée fondamentale que je partage, (Chet Baker / You and the Night and the Music) la nécessité, voire l'urgence, de la revalorisation du sacré. Quand je parle de sacré, je parle pas forcément de religion, notez bien. Peut être que mon éducation de gauche m'interdit d'accepter que le sacré se limite à la religion. Ou c'est une précision qui me permet de convaincre des athées et des anti-clericaux.

Me reste donc à finir Heidegger (on y croit), puis à lire Bloch (même pas en rêve), pour ensuite me consacrer à Sloterdijk. Je place peut être trop d'espoir en Sloterdijk, mais je dois avouer que lui aussi a un sacré haritage heideggerien et le peu que j'ai lu, à savoir Règles pour le Parc Humain, La domestication de l'Etre et Si l'Europe s'éveille, me laisse à penser que le monde n'est pas foutu et que y'a encore des gens qui s'arrêtent deux minutes pour refléchir un peu sérieusement et, le mot est dur à dire pour l'idéaliste que je suis, utilement. (Pigalle / Les deux soeurs) Je place peut être trop d'espoir dans Sloterdijk. C'est en lui que je projettte ma pensée, qui m'est encore floue et imprécise, comme je l'ai peut être auparavant projetée dans Jonas ?

Et Lipovetski dans tout ça ? Dont j'entends le plus grand bien, mais dont je ne suis pas foutu de dépasser la troisième de son Ere du vide ? Rah c'était mon titre à moi, ça, mon thème, le Vide qui Ronge...

Ce post me fait quand même relever que pour être doué dans ce domaine il faut un prérequis qui n'est pas donné à tous, et qui d'ailleurs ne m'est pas donné : il faut un nom compliqué. Heidegger, Sloterdijk, Lipovetski, Kierkegaard... aucun doute, j'ai aucun avenir dans cette voie (Lisa Ekdahl / Lush life).

Et avec tout ça je n'ai même pas parlé du Concert de Air au transbordeur samedi dernier. Bah ça attendra.



jeudi, mars 04, 2004

(Venus / I'm the ocean, live)

J'ai enfin vu Le Faucon Maltais de John Huston avec Humphrey Bogart dans son premier grand rôle. C'était un grave manque dans ma faible culture cinématographique qu'il me fallait combler. A quand le retour des cinémathèques à 4 euros les 3 films ?

Déçu. Déçu par Bogart, déçu par Huston. J'attendais sans doute trop de ce film, à force de le voir porter aux nues à droite à gauche. J'attendais sans doute trop d'une adapation du roman de Dashiell Hammett, trop de la mise à l'écran du terrible personnage de Sam Spade (déjà, le nom, ça en jette). J'avais trop entendu dire qu'il s'agissait du film fondateur du genre Film Noir. Déçu par les actrices, censées être des vamps et qui n'en sont pas. Déçu d'entendre parler d'Istambul toute les 10 minutes et de ne pas en voir la moindre muraille. Déçu que ce film ne soit pas un mélange de Casablanca et de Pépé le Moko, peut être.

Ce film (qui est quand même bien, hein, me faites pas dire ce que j'ai pas dit) m'aura au moins permis de comprendre des trucs. Des trucs bien précis d'ailleurs, venant d'un livre auquel ce film m'a également fait repenser (Badmarsh & Shri / Swarm). Un bouqin que j'avais lu en primaire et qui s'appelait... Le Faucon Malté. Ca doit être une des sources de mon amour des jeux de mots débiles. Bouquin d'un certain Anthony Horowitz, si mes souvenirs sont bons. Je me rappelle du nom de ce type parce que j'avais tellement aimé ce bouquin que j'avais cherché d'autres bouquins de lui.

Un livre avec une histoire de boîte de chocolats, maltés bien sûr, un bandit nommé Falken ou Falkenberg quelquechose comme ça, d'un détective nul qui se saoule à la grenadine car ne supportant pas l'alcool, de son frère, et maintenant que j'y repense un peu, je me demande s'il n'y avait pas un nain aussi, au début. Et un grand méchant appelé Le Gros. Scène de rencontre entre le héros et le Gros : un rendez vous dans un parc. Le Gros donne à bouffer aux pigeons. Durant l'entretien il dit qu'il déteste les pigeons. On comprend à la fin que les grains donnés aux pigeons sont empoisonnés. Le vrai méchant, quoi (Mano Negra / Peligro).

Et à force de repenser à ce bouquin, il me semble qu'il y avait deux suites : L'ennemi public n°2 et Devine qui vient tuer. Me reste donc à voir L'ennemi public n°1 et Devine qui vient dîner ce soir, je suppose.



mercredi, mars 03, 2004

(Air / People in the City)

Bon reprenons... les passerelles tout ça. Un Blog sert à trouver ce qu'il y a tout au fond de moi, à le mettre à nu, à le faire remonter à la surface. A déterminer ce qui est vraiment moi. Je ne parle pas de l'inconscient, qui relève du vécu et de la culture, qui ne peut être inné, mais de ce qui est naturel, ce qui me fait humain.

Idem pour les autres blogs, en fait, pour chaque bloggeur. A l'origine, hein, je ne parle pas d'un possible phénomène de mode. Je dis possible car je ne sais pas si c'est le cas. Ca craint, ça, une étude sérieuse devrait savoir ça. Bon tant pis, c'est pas une étude sérieuse. Pour chaque bloggeur disais je, et ce, quelle que soit la forme du blog. Le blog sert la cause de la connaissance de soi (Beatles / I'm the Walrus). Un journal sert cette cause. Un blog d'humeur sert cette cause. Un blog d'humour. Un blog d'actualité, libertaire et révolutionnaire. Un blog de photos. Un blog de dépressi(f)ve. De souvenirs. D'informatique. De musique. Et en fait, même les blogs d'effet de mode. Tous ces blogs aident à extraire ce qui au plus profond, humain. La multiplicité des types (Brad Mehldau / Dropjes) et des contenus de blog aide à cela.

Ce qui est commun à tous, c'est l'humanité. Plus de blogs différents signifie plus d'éléments à écarter pour en saisir la substance commune. Plus d'éléments écartés par ce rasoir d'Ockham amène à une plus grande concision et à une plus grande précision de ce qui est en commun : l'humain. C'est bon ça. Finalement, ça sert à quelque chose, ces trucs. (Radiohead / Packt like sardines in a crushed tin box) Et ça sert même à quelque chose qui m'intéresse. Bon évidemment un esprit critique pourra objecter qu'on a pas par là une vision de l'humain, mais seulement une vision de ce qu'on en commun les bloggeurs... qui ont forcément quelque chose en commun, vu qu'ils font un blog. Et que donc, ça n'est pas valable. Oui bon. Doit y avoir moyen de s'en tirer. Oui, voilà. En reprenant la multiplicité des types et des contenus. La lycéenne de 14 ans n'aura pas grand chose à voir, même en tant que bloggeuse, avec le trentenaire écrivain révolté mal rasé buveur de bière avec un cancer des poumons ex-metalleux gothique (Pink Floyd / What do you want from me).

La question : est-on obligé de passer par les blogs pour ça ? Discuter simplement avec les gens n'y suffirait il pas ? Peut être si, mais les gens le prennent mal en général quand je les tutoies dans la rue en engageant une conversation à bâtons rompues. Faut prendre le temps de les connaitre, tout ça... pis après on s'attache, on a pas envie d'aller voir les autres... Pareil avec les blogs en fait, mais le processus est plus rapide. Mais c'est un autre problème ça, je laisse quelqu'un d'autre s'en charger...

En parlant d'autre chose, pour la première fois, j'ai entendu un contrôleur de la SNCF annoncer au micro, entre la destination du train et l'interdiction de fumer, qu'il était demandé, par courtoisie, de couper les sonneries des portables dans les voitures (Ralph Stanley / O Death) et d'aller téléphoner sur les plateformes. J'espère entendre ça plus souvent...

Et avant de raccrocher, je ne peux résister à faire cette révélation : je suis 2/3 de Galadriel et 1/3 de Yoda. Pour comprendre, rendez vous là : http://www.tk421.net/character/
Je fais toujours ce genre de bêtise 3 fois, pour tester...



lundi, mars 01, 2004

(Motorbass, disque Pansoul, avec l'excellent titre Flying Finger...)

So... locked beyond the hall of fire, Valor is awaiting the hero of light to aw... hum non, rien à voir. Un T Shirt à son nom à celui qui me trouve la référence, ceci dit.

Je continue de tirer des conclusions, ça m'évite de penser. Je prend en compte les remarques. J'analyse, je stormise, j'ai l'esprit d'entreprise (mais alors pas du tout en fait). Je constate qu'un blog seulement parmi ceux que j'ai coutume de lire parle des victoires de la musique de ce Week End. Comment suis je au courant, vu que je n'ai pas la télé ? bah réponse bête, je squatte ailleurs. Et je constate avec déprime que ça ne s'arrange pas. Je ne connaissais pas ce groupe qui a raflé 3 victoires, Kyo. Maintenant si. Sans intérêt. Si le futur de la musique française c'est ça, bah ça fait un sacré bond en arrière quand même. Et la prestation minable du Durand rendrait presque Delarue sympathique. Le monde devient fou. On aura quand même pu constater que Chamfort 1) était encore en vie 2) avait des goûts musicaux sûrs. Ca valait le coup de rester devant la petite fenetre jusqu'à minuit, tiens. Et faudra qu'on m'explique pourquoi l dernier CD de AIR
Talkie Walkie n'était pas en section musique electronique... ah on me l'explique : c'était pour 2003. Décidément je ne comprendrais jamais rien à la télé.

Donc, majoritairement les blogs se foutent de la télé (alors qu'ils ne se foutent pas de la musique). Journaux ou pas, d'ailleurs. Solitaires ou communautaires, idem. Autre piste à suivre (peut être). Dans Les enfants de l'esprit, (ou alors dans Xenocide, je ne sais plus) Orson Scott Card fait avancer à l'un de ses personnages la théorie de nation centrale/nations périphériques. Vico, dans La science nouvelle avait également cette idée, dans une autre forme, en évoquant la Rome antique et le Japon médiéval (d'ailleurs Scott Card parlait également du Japon Yamato, on peut supposer qu'il avait lu Vico). Deux nations, deux pays, deux civilisations "complètes" et "pures" (on fait attention avec les mots, hein), qui faisaient graviter autour d'elles les autres. Vico démontre que Rome n'a rien à envier à Athènes malgré l'idée généralement reçue et propagée par la pensée moderne et post moderne franco-allemande. Reste le Japon qu'on a du mal à voir comme une nation centrale, dans la mesure où il y a la Chine juste à côté, mine de rien, qui est carrément plus centrale, et dont le japon tire...et bien tire tout, finalement.

Au crédit du Japon on peut peut être accorder comme le fait Scott Card qu'il a su garder pur l'héritage chinois alors que la Chine évoluait, elle. On peut aussi supposer que Vico, de sa Naples natale, connaissait plus le Japon que la Chine. Quelle aurait été sa pensée s'il avait connue la Chine ?

Bon en fait on s'en fout, c'est pour le principe que c'est intéressant. La forme. Central, périphérique, tout ça. Shift of focus, application au blog : possible ? Existence de blogs centraux, de blogs périphériques ? Ca retomberait dans l'idée que la solitude est abandonnée. Sauf si... sauf si les blogs centraux ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Biffer le "tout le monde". On se fout de tout le monde.

Pas envie de lire les journaux (diary, pas newspaper). M'intéresse pas non plus à l'actualité éphémère, donc pas envie de la retrouver dans cet environnement (même si certains ont le bon goût de traiter du non-éphémère). Veut lire du consistant, du fucking sens. Quelque chose. Oui mais. La reflexion précédant la conclusion, sur quoi se fonde t elle ? Sur l'expérience, gamin. Comment tu veux avoir la reflexion sans avoir le recit de l'expérience qui a provoqué la relféxion ? hum ? Comme qui dirait, t'essayes de courir avant de savoir marcher...

Finalement, un blog, un travail d'autiste disons le, n'est ce pas une passerelle vers les autres ? Comme n'importe quelle autre activité ? supposons que si. La question qui en découle est : les autres sont ils des autistes ? Est il intéressant d'aller vers des autistes ? Est ce qu'on ne va pas tourner en rond ?

Un type qui aime la chasse, va trouver d'autres chasseurs. Ils vont parler chasse. Bon. est ce que ça valait pas plus le cout d'aller voir des pêcheurs ?

Oui mais. On est pas forcément autiste. Ergo : les autres non plus. Passerelles vers d'autres gens, certains intéressants, d'autres non. Right.

Ach. Et dire que le but était de se trouver seul face à ses pensées... Retournement de crêpe et de situation. On m'aurait menti ? Qui donc ? Moi ?

"
Vaneck : oh je vois que tu as pris des notes, c'est bien...
Arditi : j'ai NOTE PARCE QUE C'EST COMPLIQUE ! BON ! Alors...
Si je suis moi parce que je suis moi
et que tu es toi parce que tu es toi
alors je suis moi
et tu es toi
EN REVANCHE
Si je suis moi parce que tu es toi
et que tu es toi parce que je suis moi
alors
je ne suis pas moi
et tu n'es pas toi...
Comprenez que j'ai du l'écrire...
Lucchini : Et tu payes combien ce con ?
Arditi : 400 francs la séance deux fois par semaiiiiiiiiine..."

Art, de Yasmina Réza, toujours...



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