jeudi, février 19, 2004
(Bashung:Brel/Le Tango Funèbre)
Me suis rendu compte d'un truc. Je me suis rendu compte que je marchais en regardant droit devant moi. Oui, bon ça a l'air idiot, dit comme ça. Mais faut que je développe, vous comprendrez pourquoi ça m'a marqué. Si j'ai remarqué que je marchai la tête droite, et si ça m'a surpris, c'est tout simplement parce que ça m'a rappelé une reflexion que je m'étais faite il y a un paquet d'années, quand j'étais jeune collégien bipède à station verticale.
Marcher ne m'a jamais rebuté, au contraire j'aime ça. Ce qui me fait faire des économies chez les TCL, me retient d'acheter une voiture et par voie de conséquence, me fait profiter des plaisirs du train. Du coup, j'ai toujours beaucoup marché. La tête baissé. Aller/Retour d'école, de collège, de lycée, de fac... A pattes, tête baissée, et seul. Seul avec mon cerveau, les yeux rivés sur le goudron, avec des idées se bousculant sous les cheveux que j'avais à l'époque bien plus nombreux qu'aujourd'hui. Des histoires, des comparaisons, des remarques, de scénarios, des inventions loufoques, des chansons... n'importe quoi. Tout. Tout ce qui pouvait faire mouliner mon cerveau. Quitte à mouliner dans le vide (Kenji Kawaii/Virtual Crime Bo de Ghost in the Shell). Et puis un jour, en rentrant de ce fameux collège miteux de ZEP pas rénové une seule fois en 20 ans, j'ai eu un choc. Ce choc, c'est que je me rendais compte que je marchais tête baissée, tout le temps. Et, je serais bien incapable d'expliquer pourquoi, je me rappelle parfaitement avoir pris la décision qu'à partir de ce moment, je marcherais tête levée, pour voir le monde devant moi, pour voir autre chose que le bout de mes pieds. Pour voir large. J'ai pris la décision de ne plus concentrer ma vue sur un point ou une ligne précise sur le sol, mais de garder les yeux ouverts, de ne rien fixer et d'accueillir le monde entier de façon égale.
Je me souviens aussi avoir pas mal lutté, les premiers temps, pour relever la tête (dans les bastons générales, c'est plus sûr de garder la tête rentrée dans les épaules Red Hot Chili Pepper / Under the bridge). Et puis j'ai cessé d'y penser. Je constate aujourd'hui qu'effectivement je ne marche plus tête baissée.
Ce qui a eu plusieurs conséquences :
-Je me prends vachement moins de poteaux en marchant (c'est comique à lire, mais beaucoup moins à subir, la prise de poteau)
-Je me prends vachement plus le vent dans la figure, et donc, les poussières dans les yeux (malgré les binocles).
-Je n'arrive plus à lire en marchant.
-Je marche plus vite.
-Je pense beaucoup moins à des tas de trucs que j'aurais oublié 10 minutes plus tard en marchant (Erik Satie / Gnossienne n°2).
-Je regarde les gens (et je vois que les gens me regardent... et du coup je croise les regards qui me demandent si je cherche quelque chose).
-J'ai pris l'habitude de mettre une écharpe (ben oui en relevant la tête je découvre ma gorge)
-Je vois les affiches pour les concerts et les spectacles (comme le concert de Air le 6 mars au Transbordeur, dont j'ai le billet dans mon manteau...)
Et surtout
-Je me suis rendu compte du nombre de gens qui marchent tête baissée.
Me suis rendu compte d'un truc. Je me suis rendu compte que je marchais en regardant droit devant moi. Oui, bon ça a l'air idiot, dit comme ça. Mais faut que je développe, vous comprendrez pourquoi ça m'a marqué. Si j'ai remarqué que je marchai la tête droite, et si ça m'a surpris, c'est tout simplement parce que ça m'a rappelé une reflexion que je m'étais faite il y a un paquet d'années, quand j'étais jeune collégien bipède à station verticale.
Marcher ne m'a jamais rebuté, au contraire j'aime ça. Ce qui me fait faire des économies chez les TCL, me retient d'acheter une voiture et par voie de conséquence, me fait profiter des plaisirs du train. Du coup, j'ai toujours beaucoup marché. La tête baissé. Aller/Retour d'école, de collège, de lycée, de fac... A pattes, tête baissée, et seul. Seul avec mon cerveau, les yeux rivés sur le goudron, avec des idées se bousculant sous les cheveux que j'avais à l'époque bien plus nombreux qu'aujourd'hui. Des histoires, des comparaisons, des remarques, de scénarios, des inventions loufoques, des chansons... n'importe quoi. Tout. Tout ce qui pouvait faire mouliner mon cerveau. Quitte à mouliner dans le vide (Kenji Kawaii/Virtual Crime Bo de Ghost in the Shell). Et puis un jour, en rentrant de ce fameux collège miteux de ZEP pas rénové une seule fois en 20 ans, j'ai eu un choc. Ce choc, c'est que je me rendais compte que je marchais tête baissée, tout le temps. Et, je serais bien incapable d'expliquer pourquoi, je me rappelle parfaitement avoir pris la décision qu'à partir de ce moment, je marcherais tête levée, pour voir le monde devant moi, pour voir autre chose que le bout de mes pieds. Pour voir large. J'ai pris la décision de ne plus concentrer ma vue sur un point ou une ligne précise sur le sol, mais de garder les yeux ouverts, de ne rien fixer et d'accueillir le monde entier de façon égale.
Je me souviens aussi avoir pas mal lutté, les premiers temps, pour relever la tête (dans les bastons générales, c'est plus sûr de garder la tête rentrée dans les épaules Red Hot Chili Pepper / Under the bridge). Et puis j'ai cessé d'y penser. Je constate aujourd'hui qu'effectivement je ne marche plus tête baissée.
Ce qui a eu plusieurs conséquences :
-Je me prends vachement moins de poteaux en marchant (c'est comique à lire, mais beaucoup moins à subir, la prise de poteau)
-Je me prends vachement plus le vent dans la figure, et donc, les poussières dans les yeux (malgré les binocles).
-Je n'arrive plus à lire en marchant.
-Je marche plus vite.
-Je pense beaucoup moins à des tas de trucs que j'aurais oublié 10 minutes plus tard en marchant (Erik Satie / Gnossienne n°2).
-Je regarde les gens (et je vois que les gens me regardent... et du coup je croise les regards qui me demandent si je cherche quelque chose).
-J'ai pris l'habitude de mettre une écharpe (ben oui en relevant la tête je découvre ma gorge)
-Je vois les affiches pour les concerts et les spectacles (comme le concert de Air le 6 mars au Transbordeur, dont j'ai le billet dans mon manteau...)
Et surtout
-Je me suis rendu compte du nombre de gens qui marchent tête baissée.
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