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samedi, février 07, 2004

(Java/Hawaii)

Mystère toujours pas résolu, mais de bien piètre importance, alors... passons.

Finalement, c'est la dispersion qui a vaincu. Je ne suis pas sorti (contrairement à d'autres... ;) ), je ne suis pas allé rejoindre les rires et les gens... Mais j'ai quand même lutté, ceci dit, et vaillament encore. Je suis allé faire des courses. Oui monsieur, oui madame. En période de dispersion, c'est plutôt rare. Ca n'arrive pas, en fait. Et, épreuve suprême, j'y retourne demain. Ben oui, parce que mine de rien, ça faisait bientôt deux mois que les courses n'étaient pas faites... donc faut remplir.

Bref (Dave Brubeck Quartet/Kathy's Waltz). La dispersion est-elle le néant ? A priori oui, ou en tout cas je la conçois comme telle, sinon je ne la nommerais pas ainsi. Le Néant... je serais donc comme les autres atteint par ce nihilisme moderne qui me répugne. Bon, au moins, ça n'est pas au jour le jour, mais par crise. Le Vide qui Ronge. Toujours ce même thème. Je ne sais pas s'il ronge le monde, comme je le crois, mais ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il me ronge, moi. A rapprocher peut être de l'Ombre qui Rampe ? Oui sans aucun doute. Un Néant qui est pire que le Mal, qui est pire que la mort. Indéfinissable, on ne le distingue que par le manque du reste.

Ce qui m'amène à réviser mon jugement. Le Néant existe certes (enfin non il n'existe pas, vu que c'est justement la non-existence... mais bon vous avez suivi le principe...), mais la dispersion n'est pas le Néant. Justement parce que 1) elle est 2) elle n'anéantit pas, elle disperse, elle fragmente, elle brise et éloigne, cache, balaye, éclate. Voilà qui est rassurant. La dispersion dont je suis victime (et je ne suis pas le seul, comme j'ai pu le constater dans divers blog ou plus prosaïquement dans la vie de mes proches et de mes moins proches) n'est pas une expression de nihilisme. C'est donc une expression de vie, d'être (Radiohead/Planet Telex).

Mais comment la vie peut-elle engendrer un tel comportement ? La dispersion est un dévoiement de la vie. Elle est multiplication de l'Un. Et ? C'est mal, ça, la multiplication de l'Un ? En quoi ?

Bon, j'ignore si la multiplication de l'un, c'est mal, mais ce qu'il y a de sûr, c'est que c'est mauvais. Parce qu'à moyen terme, et si elle ne s'exprimait au travers de crise à durée déterminée, la vie serait clairement mise en danger. Est-ce cela, la dépression ? Une crise de dispersion à durée indéterminée ? Comment se retrouver à soi, se regrouper ? Se concentrer ? Peut être que l'analyse de mes fins de crise me permettrait d'essayer d'aider ma depressive (The Cinematic Orchestra/Durian). Douloureuse incertitude, vertigineux sentiment d'impuissance face... j'allais écrire face au néant. Car pour le coup, il me semble, d'un point de vue extérieur, que c'est bien le Néant qui coupable de la dépression.

Ce qui implique que la depression n'est pas une crise de dispersion prolongée. A moins que la dispersion ne mène à la depression ? Aucune envie de le vérifer.

Avec la dispersion est revenue la fringale de lecture (je ne trouve pas d'autre mot que fringale pour ce sentiment. Je pourrais employer boulimie, mais allez vous employer le terme de suicide sur la tombe d'un suicidé ?). Elle fait s'évader mon esprit, mais garde mon corps immobile, chez moi, seul (oui parce que là il fait encore un peu juste pour aller lire au soleil). Du coup, participe-t-elle ou combat-elle la dispersion ? Je serais tenté de dire qu'elle la combat. Car lecture nécessite concentration (Metallica/Nothing else matter... j'ai ça moi ?).

Et puis en fait, cette concentration, cette non-dispersion est elle seulement possible ? Je suis le moi qui est moi, et je suis le moi qui est en ceux qui me connaissent, et mon moi est non seulement moi, mais aussi le moi de ceux que je connais, après tout. Ainsi dispersé, comment puis je prétendre à la concentration ?

Ego sum qui sum, dit le Dieu d'Abraham, de Jésus et de Mahomet. Ego sum qui dubito, reprend ce fourbe de Descartes (si je ne m'abuse, à l'instar du docteur). Et ego dans l'affaire, je suis qui ? qui scripto ? qui bloggo ? (BO In the Mood for Love/Yumeiji's Theme... autant finir là dessus)



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