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jeudi, avril 22, 2004

(Venus / Running at full speed

Ne pas hurler. Rester zen. Aujourd'hui, une fois de plus, je passe devant un lycée pour rentrer chez moi. Une fois de plus, le parvis est encombré de djeun's-cools-qui-fument. Et une fois de plus je surprend leurs conversations. On se souviendra du mémorable "le piercing c'est rebelle". Aujourd'hui ce n'est pas drôle, c'est terrifiant. Un groupe de 5 de ces créatures... cherchant vainement le sens du mot "prolétaire", vraisemblablement prononcé par un professeur dans la matinée. Rah.

Bon. En général, je dis qu'il est temps pour nous de sortir des années 80, qu'on connait les limites du marxisme et de la pensée moderne, etc. Ca a pour conséquence de me faire taxer de pourri de droite élitiste par ceux qui ne me connaissent pas. Ce dont je me fous. (K's Choice / Cocoon Crash) Mais, c'est quand même bon à savoir, c'est faux. Vouloir sortir d'une époque moderne/post-moderne, vouloir produire un discours social qui ne s'arrête pas à un marxisme traditionnel et qui ne tombe pas dans le stalinisme urssien, rappeller l'importance de la personne, de l'individu, au coeur de la société/communauté, ça ne veut pas dire être un pourri de droite élitiste. Ca veut juste dire qu'on a fait des choses bien et qu'on a fait des erreurs, et que ce serait une erreur de négliger les choses bien, et que ce serait pas mal de ne pas répéter les erreurs.

Qu'on arrête de porter la pensée marxiste comme un flambeau (y compris les néo-marxismes de(s) Ecole(s) de Francfort) dont la lumière fait fuir toutes les ombres et dont le feu dévorera toutes les horreurs de nos société capitalistes, ça serait, à mon sens, une bonne chose. Qu'on en arrive à oublier le principe de la lutte des classes, et l'existence d'un prolétariat, ça serait une ENORME erreur. (Noir Désir / Tostaky, le continent... Ben tiens) Et le fait qu'il s'agisse de lycéens rend la chose encore plus grave.

Parce que c'est en théorie à cette période qu'on commence à prendre conscience qu'on a la haine depuis plusieurs années, qu'on a des outils pour analyser la situation dans laquelle on se trouve ; parce que ne pas avoir la rage révolutionnaire à cet âge, c'est soit être un boeuf, soit être un sage. Mais le sage n'a beau ne pas avoir la rage (tiens il y a un truc à faire avec sage et rage, là), au moins il sait ce dont il s'agit. Alors que le boeuf se contente de ruminer. Conclusion : la jeunesse se perd, tout fout le camp, ahlala ma bonne dame, on est peu de choses, ça fait réfléchir. C'était bien la peine d'en arriver à cette conclusion.

Non. Conclusion : on est en train d'oublier nos erreurs parce qu'on est également en train d'oublier les bons principes dont les erreurs sont issues. Et cela peut signifier deux choses pour le futur proche. Soit ces mêmes lycéens ne sauront jamais ce que signifie prolétaire, et on recule d'un bon siècle en arrière. Soit ils le sauront d'ici une petite dizaine d'année, auront une crise de conscience et vivront cette découverte comme une révélation mystique et impossible à remettre en cause. Et là on recule de cinquante ans au niveau du fond, mais de trois ou quatre cents ans au niveau de la forme... (Red Cardell / La Fuite)

Rageant, quand même. Et encore plus rageant de constater que je continue à me positionner dans une pensée avec un "en avant" et un "en arrière". Rah. Cons de d'jeuns.

Pendant que j'y suis, si quelque pouvait me donner son avis sur Octet, un duo qui vient de sortir une galette, j'apprécierais.



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